La pub Virgin Radio exploite un procédé vieux de plusieurs siècles : le principe du AVANT/APRÈS ou AVEC et SANS. D’un côté celui qui utilise le bon produit a des cheveux qui repoussent, plaît aux femmes, etc. de l’autre le « sans » est moche, triste et rejeté même par son chien. D’un côté, celle qui n’a pas fait le bon régime a plus de bourrelet que le bonhomme Michelin, de l’autre, celle qui l’a suivi peut envisager une carrière à Hollywood.
Cette pub Virgin Radio , reprend cette rhétorique : « Si t’écoutes pas Virgin, t’es vieille », « Si tu l’écoutes t’es djeun ».
Si, d’une manière générale, ce type de démonstration vise le premier degré, on peut créditer Virgin (et l’agence Hemisphère Droit) de jouer la carte du décalage et de l’humour. Reste un sentiment gênant qui émane de cette annonce : être vieux, c’est vraiment une tare. Et une invitation paradoxale de nature tautologique : « si tu es jeune, alors tu dois être jeune ».
Ce montage rappelle aussi un fait cruel : chacun est condamné à passer de la case jeune à la case vieux, quoi qu’il fasse, avec ou sans radio vissée sur les oreilles.
D’un point de vue moral, cette campagne est désagréable. Mais parce qu’elle gêne, elle se remarque et se révèle donc efficace, pour une cible jeune et une radio qui ne se positionne pas particulièrement sur le terrain de la réflexion.